AUB vista con gli occhi di Alexandre Najjar

da | 01/06/2024 | CONCETTI E PERCEZIONI | 0 commenti

Foto tratta dalla copertina del libro stesso

Avevo iniziato a ricopiare alcuni capitoli di un libro che ho in pratica appena finito di rileggere per l’ennesima volta. E, come da copione Webmaster & Co, ho desiderato farvi partecipi di alcuni dei capitoli del libro.
Il Libro si intitola « Dictionnaire amoureux du Liban » ed é stato scritto da Alexandre Najjar e pubblicato nel 2014 e ne avevo già accennato i contenuti e lo spirito stesso del libro a suo tempo. Ed é per questo che vi propongo una volta al mese uno dei capitoli del libro, capitoli che per tanti motivi riallacciano la nostra memoria collettiva a molti dei passaggi descrittivi del libro stesso.

Buona lettura e ditemi la vostra come sempre…

Diego

Er Webmaster..., SSB

Un capitolo al mese, uno spessore di Libano e Beirut che ricordiamo in tanti, uno sbalzo nel tempo che fu che spero proprio sia anche per voi la stessa “impronta” che per il vostro webmaster…

 

DICTIONNAIRE

AMOUREUX

DU LIBAN

Alexandre Najjar

Capitolo : AUB

Je n’ai vraiment mesuré toute l’importance de l’AUB (Amercian University of Beirut) que lors d’une cérémonie de remise de diplômes (Commencement day) à laquelle il m’a été donné d’assister. Ce qui m’a alors frappé, ce n’est ni le discours de l’invité d’honneur, Noam Chomsky, qui s’est lancé dans un discours décousu à propos des frontières, ni le cérémonial en soi, interminable.
C’est plutôt l’incroyable diversité des étudiants, venus des quatre coins du pays, appartenant à toutes les confessions, qui illustre admirablement le vivre-ensemble libanais et les idées du fondateur Daniel Bliss qui, dès 1871, affirmait vouloir une université « pour tous, sans souci de classe sociale, de couleur, de nationalité ou de religion ». C’est aussi les visages sereins des diplômés, formés dans ce vaste campus surplombant la Méditerranée par des professeurs de haut niveau qui ont su leur inculquer rigueur académique et ouverture d’esprit.

La création en 1866 de cette université considérée comme l’une des plus prestigieuses au Moyen-Orient n’allait pourtant pas de soi. Baptisée «Syrian Protestant College » à ses débuts, elle se heurta à l’hostilité des Jésuites et à la méfiance de nombreux Libanais qui voyaient d’un mauvais œil l’implantation à Beyrouth d’une institution gérée par des missionnaires protestants.

Mais elle s’imposa peu à peu, malgré des querelles épiques (le renvoi d’un professeur ayant cité Darwin dans un discours ; l’adoption de l’anglais au lieu de l’arabe comme langue d’enseignement, au grand dam de plusieurs professeurs), les mouvements estudiantins liés à la situation politique locale ou régionale (notamment, au début des années 1970, à propos du problème palestinien qui divisait alors la jeunesse libanaise…) et les affres de la guerre (enlèvements; assassinat du neuvième président de l’université, Malcolm Kerr; destruction par une bombe du College Hall et de sa célèbre tour-horloge; partition momentanée, à travers l’ouverture de l’OCP ou «Off Campus Program »permettant aux étudiants de «l’Est », empêchés de se rendre à l’université, de poursuivre leurs études). En  1945, lors de la conférence de San Francisco au cours de laquelle fut élaborée la charte des Nations Unies, dix-neuf délégués présents étaient d’anciens étudiants de l’AUB – dont Charles Malek (1906-1987), qui sera aussi le rapporteur de la Commission pour les droits de l’homme des Nations Unies et l’un des rédacteurs de la déclaration universelle des droits de l’homme (1947).

C’est dire la valeur de cette institution qui fait honneur au Liban.

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