La terrorisation du Monde, par Serge July

Articolo scovato sul quotidiano LIBERATION qui in Francia, fa riflettere parecchio…

da | 04/10/2024 | AGENZIE and CO | 0 commenti

© Des bombardements israéliens sur Gaza, le 15 novembre 2023. (FADEL SENNA/AFP)

Dopo aver letto quello che sono riuscito a trovare in merito alla situazione in Medio Oriente, ho “pescato” questo articolo, parole che mi hanno fatto parecchio riflettere e che in qualche maniera ha anche “acceso” la luce da qualche parte nel cervello…

Diego

Er Webmaster..., SSB

LIBERATION | par Serge July | publié le 30 septembre 2024


Pour éviter que des Etats emploient des méthodes et des moyens terroristes pour punir coûte que coûte leurs adversaires, ce que fait Israël, il faudrait créer un tribunal pénal international pour le Moyen-Orient. Car si on disqualifie la justice, nous sommes condamnés à un recul civilisationnel.Lorsque Joe Biden apprend la mort du leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, il déclare que c’est une «mesure de justice». Il pense évidemment aux 241 marines américains tués en 1983, à Beyrouth, à la suite d’un acte terroriste auquel Hassan Nasrallah n’était pas étranger. En 1982, les Nations unies existaient encore : c’était un organisme qui essayait de pacifier les conflits et en particulier la guerre civile qui ravageait à l’époque le Liban entre chrétiens, Palestiniens, Syriens, druzes, sunnites et chiites. Quatre pays s’engagent auprès de l’ONU à assurer la sécurité de Beyrouth : les Etats-Unis envoient 1 600 militaires, la France 2 000 soldats, des forces complétées avec des Britanniques et des Italiens.

Mais le 23 octobre 1983 à 6h18, un camion transportant 6 tonnes de TNT, avec un chauffeur kamikaze, fait sauter le cantonnement des marines américains situé à l’aéroport de Beyrouth. Bilan : 241 morts. Quelques minutes plus tard, le cantonnement français explose lui aussi, tuant 58 parachutistes. L’immeuble abritant les Français, appelé le Drakkar, dans la banlieue sud de la ville, avait été occupé précédemment par les services de renseignement syriens, qui auraient miné le bâtiment pour des raisons défensives. A l’époque, la France a des intérêts communs avec les Syriens et va en rétorsion bombarder des chèvres. Les attentats sont revendiqués d’abord par «le mouvement de la révolution islamique», puis par «l’organisation du Jihad islamique».

Entre la vengeance et la guerre

Est-ce bien la justice qui vient de passer quarante et un an plus tard, avec 85 bombes perforantes lancées par les pilotes israéliens sur le bunker souterrain dans lequel se cachait Nasrallah ? Félicitations en passant pour la performance des services secrets israéliens… Au temps de la guerre en Bosnie-Herzégovine, qui avait fait plus de 100 000 morts dans les années 90, un Tribunal pénal international avait été créé pour juger les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le génocide qui y avaient été commis. Une ébauche de justice internationale, qui n’a jamais concerné Israël, qui depuis longtemps se fait justice tout seul, comme les Etats-Unis. L’Etat hébreu n’a jamais adhéré à la Cour pénale internationale, ne reconnaît pas sa juridiction, alors que les Territoires palestiniens en sont membres depuis 2015.

Israël revendique le droit de se défendre, oscillant malheureusement entre la vengeance et la guerre. La vengeance : c’est ce qui a été réservé à la population de la bande de Gaza, avec sans doute 40 000 morts. L’objectif d’Israël étant de détruire le Hamas, responsable du méga pogrom jihadiste du 7 octobre 2023, en pénétrant son univers souterrain, en transformant Gaza en cauchemar. La guerre : c’est celle menée contre le Hezbollah et le Hamas, avec des divisions blindées, une aviation de bombardements, des bombes à tout faire et une technologie XXL.

Avec la paralysie progressive des Nations unies, cet embryon de justice internationale est devenu quasi fantomatique. On se souvient plus près de nous de François Hollande qui, dans un livre consacré à son quinquennat, révélait les réunions hebdomadaires au cours desquelles il donnait son accord à l’exécution de tel ou tel terroriste qui avait attenté à la vie de soldats ou à des intérêts français. Comme les présidents américains. Il faut mesurer le changement qui s’opère alors. Les chefs d’Etat ne sont pas des juges, ils ne sont pas élus pour cela mais ils le deviennent de fait, puisqu’ils décrètent des exécutions.

Chefs d’orchestre

On a donc créé dans le passé un Tribunal pénal international pour le Rwanda et l’ex-Yougoslavie mais toujours pas pour la Palestine, où pourtant des exécutions et des massacres ont lieu en permanence. Israël est dans une situation très spéciale : c’est un pays où les terroristes se bousculent, de nombreux attentats ont été commis par des Palestiniens, rejoints depuis plusieurs décennies par des milices chiites du Moyen-Orient qui ont pris le relais de ce harcèlement destiné à chasser les juifs d’Israël, l’Iran jouant les chefs d’orchestre. Rappelons qu’en juillet, Ismaïl Haniyeh, qui dirigeait le Hamas, a été assassiné à Téhéran dans un immeuble réservé aux Gardiens de la révolution par un missile israélien.

On sait où se trouve la difficulté : le Hamas est une organisation terroriste pour Israël, les Etats-Unis et pour nous Européens, mais il ne l’est pas pour la Chine, la Russie, le Brésil, la Norvège… D’où l’utilité pour le Moyen-Orient d’un Tribunal pénal international, qui seul peut en juger. Si on disqualifie la justice, nous serons condamnés à un recul civilisationnel.

Les années 90 en Bosnie (1992-1995) mélangeaient bain de sang, génocide, tortures, discriminations. C’était il a trente ans en Europe. Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et la Cour internationale de justice ont reconnu ce crime comme «le génocide des musulmans de Bosnie». Slobodan Milosevic, ex-président de la Serbie, est mort avant d’avoir pu être formellement accusé, mais Radovan Karadzic, ex-président des Serbes de Bosnie, a été condamné à la prison à perpétuité pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité ; et Ratko Mladic ex-commandant en chef de la République des Serbes de Bosnie, condamné à la prison à perpétuité pour génocide et crimes contre l’humanité…

La «terrorisation du monde», si elle se généralisait, obligerait tous les Etats à utiliser des méthodes et des moyens terroristes pour punir coûte que coûte tous ses adversaires, ce que fait Israël, ce que d’autres peuvent avoir envie de faire. Ce n’est pas un progrès, c’est même un terrible bond en arrière.

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