Mes années Bibsi : la scuola & Co…

Secondo capitolo della storia della Fam. Friso in quel di Beirut, con tanto di arrivo al cancello della scuola e la prima domenica a messa, tutto un programma...

da | 05/08/2020 | IMMAGINI DI MEMORIA | 0 commenti

La foto non é proprio di quel periodo ma l'ho trovata così bella, attuale... © MARIOCLICK


Gli Anni Bibsi, un arco di vita del vostro Webmaster.

Si, lo so, l’ho iniziato in francese e lo continuo in francese, non riesco a metterlo in italiano… Per la verità, non era proprio destinato per una messa in pagina sul nostro sito, ma poi e dopo aver avuto qualche mail di incoraggiamento ho continuato a rivangare nel nostro e mio passato, cercando di rimettere le lancette direzione “La Storia del Diego & Family” in quel di Beirut & Co.

Il primo di questi articoli lo trovate cliccando sulla foto qui sopra o sul titolo qui a fianco, titolo che se non vado errato dovrebbe essere ” Mes Années Bibsi : un italiano a Beirut negli anni 60“, articolo che era per la verità una maniera come un’altra per ricordare il mio passato in Libano e da postarlo sul sito della Mireille Young che mi aveva gentilente chiesto di scrivere qualcosa in merito un giorno che eravamo tutti assieme qui nel sud-ovest francese e dopo qualche bottiglia di vino locale, tanto per intenderci.

Il termine Bibsi che trovate nel titolo é in tutto e per tutto il termine Pepsi della Pepsi Cola ma in versione Libano-libanese, cioè nella maniera in cui i ragazzi della sezione araba leggevano le etichette della Pepsi Cola a scuola durante uno dei tanti intervalli prima o dopo le ore di lezioni. Non l’ho mai dimenticato e mi sono sempre ripromesso di piazzarlo prima o poi da qualche parte.

Et voilà…

MES ANNÉES BIBSI...

Episode 2 : On se reveille…

On dort pas ou plutôt on arrive pas à dormir, trop de choses nouvelles, nouveau lit, nouvelle chambre, nouvelles odeurs. Une lumière différente illumine la chambre, lumière d’une nouvelle ville, plus grande, plus bruyante, on ne sent plus les bruits devenus familiers au fil des ans et qui accompagnaient notre sommeil et au petit matin on entend pas le bus arriver au coin de la rue où on habitait à Pavia.

Daniele et moi on parle, on est excités et effrayés au même temps, lundi on commence dans une nouvelle école, nouveaux camarades de classes, on pense à ceux qu’on a laissés derrière, on se tâte pour savoir si on a de la chance ou pas, on rêve les yeux ouverts, on se pose beaucoup de questions en espérant trouver des réponses 

On s’est même pas rendu compte le soir avant que l’on peut voir la mer de la fenêtre du living, vision extraordinaire pour nous deux ayant toujours habité en ville, loin des plages et des crèmes bronzantes, on est scotchés à la fenêtre et on arrive pas à fermer la bouche, une masse bleue qui bouge et qui fait valser pas mal de petites vagues même si c’est très tôt en ce qui nous concerne.

Maman se lève, elle n’a pas dormi non plus et ça se voit, elle commence déjà à fonctionner en tant que “responsable” de la vie de tous les jours de notre famille, petit déjeuner et puis les courses, le frigo étant vide à part les choses achetées par mon père arrivé quelque mois auparavant et qui s’est occupé de l’achat de tous les meubles qui remplissent les différentes pièces de la maison. On a tout laissé derrière nous, mon grand-père nous a laissé une pièce de sa nouvelle maison et on y a entassé tout ce qu’on avait accumulé depuis une dizaine d’années. Sacré grand-père, cheveux blancs depuis ses trente ans, marié à un “colonel” de l’armée de terre, capable de passer en revue tous ceux qui n’enlevaient pas les chaussures avant de rentrer dans la maison sans poser les pieds sur les patins, terreur des colporteurs et des marchandeurs de passage.

Papa fait remarquer que pour les courses il faudra attendre, c’est dimanche et même à Beyrouth les magasins sont fermés les jours fériés, peut-être le tout petit magasin tenu par deux frères libanais juste au coin de la rue de Phénicie ou Phoenicia, est probablement ouvert le dimanche matin. 

Bien quelques jours plus tard on découvre que même si évidemment les deux frères ont beaucoup de problèmes avec la langue italienne, tandis que maman et nous deux avons beaucoup de problèmes avec la langue française ça va sans dire, une fois passé la porte du magasin et du moment que l’on paye avec de l’argent comptant, les deux frères parlaient n’importe quel idiome de la terre. Sacrés libanais, toujours une longueur d’avance, le commerce étant partie intégrante de leur ADN…

Première crise de famille : si les magasins sont fermés qu’est-ce qu’on mange à midi? 

Et ce soir??? 

Papa nous invite au resto ce soir et pour le midi on va s’arranger avec ce que l’on trouve dans le frigo, ce qui va se traduire par des sandwichs au fromage avec du pain arabe, sans mie, et du fromage qu’on connaît pas, mais comme la faim à toujours été une prérogative de notre famille, on discute pas, on s’assied et on fait marcher les mâchoires. 
Biscuits et du lait en poudre et on se fait un petit déjeuner royal, maman voit pour la première fois du lait en poudre et ça n’arrange pas les choses, deuxième crise de famille…

On se prépare pour un tour du voisinage à pied, il fait plus de 20 degrés mais la règle de “l’hiver est le même partout” reste d’application et Daniele et moi on ressemble toujours aux fameux pingouins de la veille, chapeau sur la tête et pardessus version Pôle Nord, on étouffe, on transpire mais on se plaint pas, il y a tellement de choses à voir que on sait plus ou donner de la tête.

En face du petit commerce des deux frères il y a la “Librairie Française”, lieu sacré pour pas mal de monde qui s’y retrouve pour les dernières de comptoirs et en prime on peut dénicher le quotidien italien “Il Corriere della Sera” qui arrive un ou deux jours après la parution en Italie. On y trouve aussi pas mal d’autres publications en langue italienne, “il Corriere dei Piccoli” mais aussi “Oggi” et “Gente” qui sont tout simplement les ancêtres des “Closer” et autres circulants actuellement. Maman reprend du poil de la bête et on sort de là avec le quart de la Libraire sous les bras.

Papa sort la voiture du garage, une Ford Falcon du début des années 60, la Cinquecento de Pavia rentre deux si pas trois fois dans la Ford, c’est encore plus grand que le taxi qui nous a amené ici, tout le monde roule pratiquement avec le même type de voiture, ce n’est pas une voiture c’est un paquebot avec ses quatre places à l’avant et autant à l’arrière, on pourrait y jouer à cache cache. Daniele me regarde pour voir si on est toujours en train de rêver, on a seulement bu du lait ce matin mais je me demande maintenant si c’était vraiment du lait et pas autre chose.

Maman ne veut pas monter devant, elle ne se sent pas à l’aise, on monte tous les deux a l’avant avec papa, les vitesses sont au volant, on entend pratiquement pas le moteur et papa dirige le paquebot comme un capitaine au long cours.   

On fait le tour du propriétaire et, en cours de route, papa nous amène devant la grille de l’école, on frissonne Daniele et moi, la grille à elle seule vaut le détour, tout est deux si pas trois fois plus grand de notre ancienne ville et de notre ancienne école. 

On est sonnés, Daniele et moi, on sait plus quoi dire et on est groggy pour de bon, il y a une entrée en face de l’hôtel Bristol, il y en a une autre un peu plus loin et papa gare la voiture à l’intérieur, pratiquement sur le terrain de tennis. C’est dimanche même à Beyrouth et c’est le jour de la messe ici aussi, un prêtre (don Praduroux) nous attend en haut des escaliers et après les formules de politesse habituelles de part et d’autre, nous sommes amenés en silence dans la chapelle, la messe ayant déjà commencée.

Après le “Ite, Missa Est” on fait la connaissance du directeur, don Giraudo, et du Préfet don Faoro (je crois…), en fait dans ce cas précis on nomme Préfet la personne qu’on appellerait habituellement le préposé aux différents rouages techno-socio-culturo-alimentaires d’une école et/ou pensionnat de jour et de nuit. C’est don Faoro qui procure les tickets restaurants pour la cantine au sous sol, c’est don Faoro qui procure les livres et cahiers pour les leçons de classe ainsi que les bics et crayons et c’est don Faoro qui s’occupe des “factures”, y compris pour les pensionnés du deuxième et plus tard le troisième étage.

Don Giraudo est un homme jovial, courtois et peut-être un tantinet timide, papa est un personnage pratiquement publique et il intimide souvent et volontiers même quand il ne le veut et pense pas.

Il nous fait visiter une partie de l’école, son bureau en premier, les classes au premier étage et le fameux terrain “multi-sports” avec le non moins fameux terrain de foot, du sable à perte de vue entre deux cages sans filet…

Il parle aussi de tournois de tennis, de volley-ball, de basket, de sports un peu méconnus par mon frère et moi, maman demande combien de fois on ira à la messe à part le dimanche, les jours de confession et si les dimanches après-midi on a les “funzioni” comme on Italie, la routine quoi…

Don Giraudo nous donne aussi les horaires des classes et du réfectoire, demande si nous allons manger à la cantine ou si on rentre à la maison avant de commencer la période dans l’après-midi.

Période après-midi????? On retourne à l’école dans l’après-midi? On s’est fait entuber, on ne nous a jamais parlé de classes en continu même après l’heure de réfectoire, on nous a rien dit et nous n’avons riens signé et on se sent vraiment comme deux poulets sans plumes… 

Papa rigole, il le savait et il n’avait rien dit, le mécréant, tout était déjà programmé et écrit et on a pas le choix, mais on rumine la vengeance, même si elle ne viendra jamais quand on comprend que l’école est fermée le samedi aussi, un paradis sur terre étant donné que les devoirs on les fait à l’école et pas à la maison, pratiquement…

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