Aux origines de l’Education Populaire…

da | 18/10/2017 | Domus Scientiae Domus Vitae | 0 commenti

L’articolo qui di seguito è stato stampato qualche mese fa e, evidentemente, è concentrato principalmente sulla situazione in Belgio ed affini, ma abbiamo pensato darvi un’altra sfaccettatura del “fascicolo” en question, altri punti di vista e altra filosofia, ma sempre molto interessante, buona lettura…

Diego

Er Webmaster..., SSB

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LA SCUOLA, CASA DI VITA E SCIENZA

Questo articolo del “dossier” di questo mese, è stato pubblicato sul numero 217 della rivista C QUATRE, sotto il fascicolo “Education Permanente” e ha avuto uno strascico alquanto particolare.

Altri articoli e altri punti di vista, altre opinioni in merito e che vi invitiamo a commentare, a discutere e a chiosare, no kidding…

Depuis qu’il y a des gens qui détiennent la connaissance et d’autres moins, autrement dit ça fait un bout de temps déjà, il a dû y avoir de bonnes – ou moins bonnes – âmes qui se sont données pour mission d’éduquer les masses, les ouailles, le bon peuple… Et cela avec déjà de plus ou moins bonnes intentions, avec plus ou moins de désintéressement…

Mais c’est dans l’Europe triomphante et hégémonique que peu à peu l’idée d’éduquer le peuple va s’imposer, à travers les Lumières, l’Humanisme, les Révolutions du 18ème siècle, le positivisme… Ces grands courants de pensée sont animés par une vision égalitaire de plus en plus forte.

Mais si l’égalité de droit entre tous, c’est bien, cela reste abstrait et à mille lieues des réalités sociales d’alors. Seul le droit à l’éducation pour tous, l’accès à la culture, permettent une plus grande égalité dans les faits. Et durant ces périodes, l’éducation des masses va surtout passer par une structuration de l’instruction pour tous, avec une démocratisation de plus en plus grande de l’enseignement, jusqu’à l’Instruction publique et obligatoire…

On ne parle pas encore d’éducation populaire ou permanente dans le sens où on l’entend aujourd’hui, comme éducation à l’autonomie tout au long de la vie. Pour cela, il faudra attendre que les socialismes, d’abord utopique, puis scientifique – et de toutes les tendances, de chrétienne à anarchiste –, mettent au coeur de leur programme la culture ouvrière et confèrent à l’éducation des masses sa dimension centrale, émancipatrice, critique, voire révolutionnaire !

Ce n’est que durant la seconde moitié du 20ème siècle, après la victoire sur le nazisme, le « plus jamais ça » et la victoire d’une partie des revendications du mouvement ouvrier, que l’Éducation Populaire va s’institutionnaliser, à l’instar d’autres pratiques politiques et sociales, telle la Sécu. Mais l’institutionnalisation des pratiques d’éducation permanente, c’est une toute autre histoire et d’autres chapitres à écrire…

Il y a eu…

Il y a eu d’abord quelques maîtres et aristos éclairés qui ont appris à lire à quelques esclaves ou serfs. Des philosophes hirsutes – ou pas – qui ont suscité le débat sur l’agora. Des ordres religieux qui se sont mêlés au bas peuple pour lui donner la bonne parole. Des humanistes qui partagèrent avec le plus grand nombre leur foi dans la science. Des évangélistes aux idées émancipatrices, et des socialistes évangélisateurs…

Il y a eu l’agit-prop, le Groupe Octobre qui a amené le théâtre aux portes des usines, inventant une espèce de journal militant vivant et interactif. Il y a eu Gramsci, son idée selon laquelle la lutte politique pour le socialisme passerait d’abord par un combat culturel, sa volonté de former des « intellectuels organiques » issus des milieux ouvriers.
Il y a eu bien sûr l’esprit du Front Populaire, puis de la Résistance qui sont habités par ces idées émancipatrices et qui ont théorisé puis mis en pratique le concept même d’Éducation Populaire moderne.

Il y a eu des intellectuels maoïstes qui ont investi les usines pour apprendre des ouvriers leur culture, et leur apprendre le matérialisme dialectique. Au Brésil, il y a Augusto Boal et son théâtre de l’opprimé « participa-c-tif » qu’il a imaginé au milieu des favelas.

Le théâtre populaire, le théâtre-action, qui va trouver le public jusque dans les contrées rurales les plus reculées, puis dans les banlieues les plus délaissées. Des happening post-situ provocateurs qui ont dénoncé en rue l’aliénation et le spectacle. Des centaines de Maisons de Jeunes et de la Culture implantées dans des territoires plus ou moins « défavorisés ». Des squats dédiés aux cultures minoritaires, des Centres Sociaux Autogérés.
Et bien d’autres choses…

Et toutes ces actions ou expériences, individuelles ou collectives, participent d’un même élan : donner au plus grand nombre, à tous idéalement, les possibilités de comprendre le monde et d’agir sur lui.

L’Éducation Permanente officielle et institutionnalisée, comme elle est aujourd’hui organisée chez nous en Belgique, reste l’héritière de cette longue tradition « progressiste » et de ces expériences diverses. C’est à la fois un héritage lourd et vivifiant, pluriel. Et qu’il faut bien avoir en mémoire. La reconnaissance par le politique de l’Éducation Permanente et la politique de subsidiation d’associations et de mouvements est d’abord une grande chance.

Mais c’est aussi un fameux défi à relever pour tous les acteurs de terrain et les professionnels de l’Éducation Permanente. Sans oublier tous ceux et celles qui continuent à s’engager et à expérimenter bénévolement, en off, dans le champ de l’éducation populaire, en-dehors des clous de l’institutionnel.


Par Raf Pirlot – Journal C4

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